« Si tu penses que tu es trop petit pour changer les choses,
essaie de dormir dans une chambre fermée avec un moustique »
Proverbe africain
Nos enfants nous accuseront-il ?
L’année 2008 a été marquée par des chocs successifs (sécurité alimentaire, finance, biosphère). Vivons-nous la première crise de la mondialisation ?
Une chose est certaine dans ce monde devenu global, aléatoire et interdépendant : le lien est coupé entre l’espèce humaine et la biosphère. Cette coupure a généré une perte de vision sur le sens, qui
elle-même a provoqué une financiarisation de l’économie déconnectée de la finalité du devenir humain : elle est devenue sa propre fin.
La crise financière internationale s’apaisera, c’est certain. Du moins pour un répit. Elle ne marque ni la fin du capitalisme, ni celle de l'économie de marché, ni celle de la mondialisation
elle-même. Elle n’est hélas, fort probablement, qu’un frémissement annonciateur de crises de plus en plus violentes, à l’image des catastrophes climatiques de plus en plus extrêmes, annonçant deux
ruptures majeures à venir : une rupture sociétale et une rupture écologique.
Pouvons-nous inverser le cours des choses ?
Les menaces qui pèsent sur notre avenir humain sont graves, certaines sont déjà irréversibles. Nous savons aujourd’hui que l’inaction coûtera très cher à l’humanité. Il est devenu plus qu’urgent
d’agir.
Agir signifie modifier nos modes de production et de consommation, internaliser nos impacts négatifs (externalités) sur le patrimoine commun, retrouver la loi fondamentale permettant l’équilibre du
vivant, ré-enchanter le devenir humain en retrouvant le sens de son évolution, aider chacun à transformer son véritable potentiel pour se mettre debout…
Et en final interroger, et donc actualiser, la « génétique » intrinsèque à notre mode de développement.
La crise mondialisée nous offre quatre opportunités :
Nous resterons sur Terre… évidemment ! mais comment ?
Notre futur est ici. Notre humanité est désormais
condamnée à inventer et entreprendre un destin commun :
Entreprendre « en responsabilité sociétale » pour un développement soutenable
Prendre conscience que « rester sur Terre » exige d’intégrer le sens au cœur de ces processus et de nos pratiques constitue une opportunité extraordinaire de réinventer l’entreprise, d’apprendre une
nouvelle source de valeur (la valeur d’utilité sociétale) et d’assurer l’acceptabilité, et donc la pérennité de nos activités et de nos organisations.
Adopter, puis professionnaliser une démarche de responsabilité sociétale (Social Responsibility, ou RSE – responsabilité sociale, sociétale, environnementale économique, et de gouvernance) est devenu
un acte transactionnel entre les intérêts privés et ceux du patrimoine commun créateur de valeur.
Cet ouvrage explique et décrit le comment : quels processus novateurs convient-il d’apprendre à professionnaliser pour permettre un développement responsable ?
La méthodologie décrite dans cet ouvrage est nourrie de 34 années d’action et de projets conduits sur le terrain. Mon intention est de donner aux acteurs de nos organisations les points de repères
pour arbitrer au mieux les dilemmes qui se posent entre valeur business et valeur du patrimoine commun, entre science et conscience.
Nous espérons que la lecture, ou plutôt, l’utilisation, de cette méthodologie, permettra d’acquérir, de développer et d’actualiser les pratiques qui permettront d’inventer un monde soutenable.
Olivier Dubigeon